Ils nous laissent une leçon en héritage !

1 novembre 2015

Ils nous laissent une leçon en héritage !

« Que ce mot si court est insondable et terrible ! », disait Guy de Maupassant au sujet de la mort. Jean de la Fontaine de son coté voyait en la mort, une «déesse cruelle !».Ces conceptions que ces éminents hommes de lettres ont eu au sujet de la mort rappellent d’ailleurs le sentiment général de désolation et d’impuissance qui nous animent  lorsque celle-ci frappe nos proches, même si l’idée d’une vie après la mort est présente dans les religions monothéistes entres autres. La tradition  chrétienne célèbre  d’ailleurs en ce jour du  1er Novembre comme à l’accoutumée  la solennité de la Toussaint .

Au-delà de la conception que l’on peut se  faire du sort de l’Homme après  la mort et par delà  la  profonde tristesse et de l’émotion légitimes que ce mystère suscite en nous, il est loisible de retenir que ceux qui nous quittent ne nous laissent jamais bredouilles. Ils nous laissent en effet  une leçon en héritage. Prenons le temps de  la méditer :

Ceux qui nous quittent le font sans grand bruit, comme pour nous rappeler l’ordre normal des choses: c’est généralement sans grand bruit que l’on vient au monde et c’est également sans grand bruit que l’on le quitte. On ne devrait donc pas en faire qui ne vaille la peine au cours de l’existence. Seul le silence est grand et tout le reste  n’est que  faiblesse, nous dira le fabuliste.

S’ils arrivent que les êtres aimés  nous quittent  très jeunes, dans la fleur de l’âge, ce n’est point par plaisir. Ils semblent ainsi nous rappeler de facto combien notre existence est éphémère et que, plus que la durée, c’est bien surtout la qualité de notre passage sur terre qui contribue à faire le charme de celui-ci.

Ils nous quittent parfois très vieux, au soir d’une vie pleine et accomplie, ce n’est certainement pas pour faire de la dilettante. Ils  nous enseignent ainsi une grande leçon d’humilité : l’auteur d’œuvres de tant de jours doit pouvoir accepter un jour et sans grand bruit tirer sa révérence  et  léguer celles-ci  en héritage  à la postérité. L’on est en effet  que le reflet de soi même si notre passage sur terre ne contribue guère au bien de nos semblables. Et quelques soit la hauteur à laquelle nous porte le sort ici bas, gardons – nous  de croire que l’on est  indispensable, irremplaçable.

Quand ils nous quittent, nos très chers et regrettés  mobilisent souvent  un grand monde autour de leur dépouille. N’y voyons point une quelconque manifestation d’un triomphalisme post mortem. Il s’agit bel et bien d’une invitation à semer l’union autour de nous. Il s’agit  surtout d’une invitation à faire preuve de solidarité et à propager inlassablement l’amour. N’est-ce pas que seul  l’amour survit  à la mort ?

Ceux qui nous quittent nous laissent toucher leur personne sans résistance aucune. Cela  s’appelle de la tolérance ! Sachons cultiver cette vertu dans la vie. Loin d’être une arme du faible,  la tolérance reste sans nulle doute la marque des plus forts.

Si ceux qui nous quittent nous laissent prendre soin de leur corps, recevant sans contester nos hommages, pensées et marques de sympathie que nous leur témoignons. Ils nous rappellent ainsi au passage  combien  que tout homme a de la valeur aux yeux de ses semblables. Ils nous inculquent ainsi surtout une belle leçon de charité : Au-delà d’être une vertu qui fait référence à cette disposition de cœur et à cet élan d’esprit qui nous poussent à donner un peu de soi ou de  ce que l’on possède, la charité s’apprécie également dans le fait d’accepter de recevoir des autres. Accepter et être sensible aux marques d’affection et aux moindres attentions d’autrui est également une marque de modestie  que l’on doit s’atteler à offrir à ses semblables.

Ceux qui nous quittent nous laissent fermer leurs yeux comme pour mieux ouvrir les nôtres aux réalités de la condition humaine.

Et quand ils nous quittent, ils se tiennent raides et allongés comme pour nous faire garder à l’esprit cette pertinente pensée de Frédéric DARD : « Rester debout est un luxe dont nous ne profiterons jamais assez, nous, futurs horizontaux définitifs ».

Nos chers disparus laissent enfin  leur souvenir gravé en nous, comme pour nous signifier que notre dernière demeure se trouve dans le cœur des hommes et nulle  par ailleurs.

Séchons donc nos larmes et  apprenons à aller à l’école de  ceux qui nous quittent !

 

 

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